Immobilier : pure players vs agences traditionnelles

Immobilier : pure players vs agences traditionnelles

Andrea Breuvart Unlatch
Andréa Breuvart
Chargée de marketing digital chez unlatch
7 septembre 2020
IMMOBILIER
immobilier pure players

Digital et immobilier, il y a une dizaine d’années, cette association ne semblait pas évidente ; l’immobilier étant perçu comme un secteur peu moderne, figé et très en retard dans l’adoption de nouveaux process. Contrairement à d’autres secteurs qui ne touchent qu’une partie de la population, l’immobilier nous concerne tous et au quotidien. Le logement, que ce soit dans la location ou l’achat, est le premier poste de dépenses des français.Il est aussi une de leurs principales préoccupations.

Aujourd’hui digital et immobilier vont de paire et s’assemblent sous la bannière PropTech - terme anglais désignant le domaine de l’immobilier, Property, lié à celui des technologies. 

L’arrivée des nouvelles technologies dans le secteur de l’immobilier (Proptech) pousse les acteurs à revoir leurs offres et leur marketing immobilier. Le secteur de l’immobilier fait face à une ubérisation : les usagers du secteur sont en demande d’innovations et de nouveaux usages. Concrètement, la digitalisation du secteur de l’immobilier passe par l’adoption d’outils technologiques qui vont bouleverser les process et les usages actuels.

Une des illustrations les plus parlantes de la digitalisation de l’immobilier est la digitalisation des agences immobilières. En effet, 90 % des recherches de biens immobiliers commencent d’abord sur internet. De plus, depuis plusieurs années, des sites spécialisés en recherche immobilière, tendent à remplacer les agences immobilières permettant une mise en relation directe des particuliers souhaitant vendre et/ou acheter un bien immobilier. En plus d’intéresser les particuliers, en recherche de logement, les pure players sont aussi convoités par les investisseurs. En effet, de nombreuses agences immobilières digitales ont réalisé d’importantes levées de fond ces dernières années, comme Proprioo en 2019 à hauteur de 20 millions d’euros. 

Ces agences digitalisées présentent de nombreux avantages

En effet, de par leur existence en ligne, les agences digitales permettent la diffusion de catalogue de biens immobiliers, 24h/24h et 7j/7j. Les particuliers en recherche de biens immobiliers peuvent donc consulter les biens disponibles sur le marché, à n’importe quel moment, sans nécessairement devoir prendre contact avec un agent immobilier. La période de confinement que nous venons de vivre à démontrer l’importance d’avoir une présence en ligne. Les agences en ligne ont pu maintenir leur activité durant le confinement, grâce à leur catalogue en ligne. Les futurs acquéreurs pouvaient trouver des biens en ligne, et même parfois les visiter en réalité virtuelle, puis prendre contact avec un agent immobilier pour avoir plus d’informations sur ce bien et programmer une visite physique, dès la fin du confinement. Ainsi, les agences digitales ont pu reprendre une activité presque normale, dès la mi-mai. 

Les agences digitales proposent des prix plus faibles que les agences traditionnelles. En effet, les agences digitales ont tendance à se placer sur le marché du low-cost en proposant des forfaits pour la mise en ligne ainsi que la gestion de la transaction immobilière. Ces coûts plus faibles que ceux proposés par les agences traditionnelles sont liés à l’automatisation des tâches permises par le digital. Une transaction immobilière gérée en ligne nécessite moins d’actions humaines, que dans un schéma classique, ce qui a un impact direct sur le coût de gestion. 

agences immobilières

Outre les coûts moins importants que ceux proposés par une agence traditionnelle, les pure players proposent différents types de forfaits : estimation du bien, accompagnement dans la réalisation des diagnostics obligatoires, organisation de la séance photo du bien, diffusion de l’annonce sur divers canaux spécialisés, gestion des visites, négociation avec les futurs acquéreurs, et même accompagnement jusqu’à la signature chez le notaire. Cette large palette de forfait,  permet aux propriétaires de choisir la formule qui leur correspond le mieux, en fonction de leur besoin, mais aussi de leur budget. Là où les agences traditionnelles prennent des commissions à hauteur de 5,4 % en moyenne, après avoir commencé avec des forfaits fixes, à présent Proprioo se rémunère à hauteur de 1,99%, bien en dessous de la moyenne du marché. 

Un service d'agence immobilière de qualité à un prix bas

 L’enjeu des pure players est de proposer un service tout autant - voir plus - qualitatif que les agences traditionnelles, à un prix plus bas, grâce à une stratégie de domination par les coûts. Moins de coûts de structure, moins d’agents immobiliers, automatisation de tâches, tant de points sur lequel il est tout à fait possible de réaliser d’importantes économies, qui permettent d'offrir un service de qualité à prix bas. Pour aller encore plus loin, certaines agences digitales ont choisi de recruter des agents immobiliers uniquement sous le statut d’entrepreneur, comme l’a fait Uber, pour réaliser aussi des économies sur les charges de personnel. 

Présentant de nombreux avantages, ces agences immobilières 2.0 ne sont cependant pas destinées à répondre à la demande de toute la population. En effet, de part leur présence 100% digitale, seule une cible alerte et habituée aux nouvelles technologies pourra être séduite par ce type d’offre. Les agences digitales ont tendance à cibler une population jeune, active et vivant en milieux urbains. 

Les agences traditionnelles ont encore des cartes à jouer. Une grande partie des Français n’est pas encore prête à gérer leur transaction immobilière depuis leur smartphone, d’autres souhaitent travailler avec leur agent immobilier lors de rendez-vous en physique. 

Ce qui est sûr, c’est que les deux modèles répondent à des cibles particulières, avec des besoins différents. Cependant, même les agences traditionnelles doivent penser à avoir une présence en ligne. La période de confinement nous a montrés à quel point les entreprises ayant adoptés le digital, s’en sont mieux sorties.

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Andréa Breuvart
Chargée de marketing digital chez unlatch
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